Charles Auguste BRAMA
 
Les Faits : Sa Naissance

Sa Naissance

Charles Auguste est né à Alençon, Orne, le 24 octobre 1824 selon son acte de naissance :

 

 

C'est la sage-femme qui a déclaré l'enfant et qui lui a donné ses nom et prénoms. L'habitude dans un tel cas aurait été que l'officier d'état civil les donne lui-même. Rien, non plus, dans l'acte de naissance n'indique la présence d'un mot (3), de langes brodés ou d'argent (4), ni l'éventuel décès de la mère en suite de couches entre les 24 et 26 octobre.

 

Le fait que l'accouchement ait eu lieu chez la sage-femme montre que la mère avait les moyens de payer les services d'une sage-femme. Si elle avait été indigente, elle aurait accouché à l'hospice (ou chez elle mais sans sage-femme). De même la déclaration 2 jours après la naissance de l'enfant pourrait marquer une certaine hésitation à abandonner l'enfant… à moins que la sage femme ait dû attendre ces deux jours avant de pouvoir se déplacer pour faire la déclaration (peut être serait-elle la mère ?).

 

La rue de l'Hospice (en rouge sur le plan ci dessous) prenait naissance dans la rue de Sarthe, presque en face de la rue de la Juiverie, menait à la place Marguerite de Lorraine et faisait partie de la rue des Marais. Attestée sous le nom de rue de l'Hospice en 1807, elle fut intégrée dans le centre hospitalier par arrêté préfectoral du 29 mai 1911. Elle n'existe donc plus et l'hospice en question est l'actuel centre hospitalier (5).

Carte d'Alençon

Fig 2 - Carte d'Alençon en 1890 (A. Joanne - ed Hachette)

 

La date de la naissance, 1824, coupe court à l'histoire de la perte de la particule des supposés "de Brama" lors de la Révolution.

 

(1) Le patronyme de la sage-femme est lui aussi mystérieux. Il n'y a eu qu'une seule naissance de ce nom recensée en France à Paris entre 1890 et 2003 !

(2) Assisté social, c'est le sort souvent réservé aux personnes âgées et sans ressources à cette époque. Elles étaient hébergées gratuitement dans des hospices (hopitaux) en échange de menus services (ménage, cuisine, entretien...).

(3) On appelle ce genre de message un " billet ". Il accompagne l'enfant abandonné, et mentionne quelques renseignements comme son origine, son nom, son prénom, s'il a été baptisé ou non, les raisons de son abandon, l'état de santé de la mère… le tout souvent suivi d'une prière pour le salut du nouveau-né. Il pouvait aussi contenir un moyen de prouver ultérieurement sa filiation.

(4) Des langes brodés, une pièce, un bijou… peuvent aussi être un signe laissé volontairement par les parents pour pouvoir plus tard reconnaître leur enfant. On appelle ce genre de signe une " remarque ". Les remarques sont consignées dans les registres d'abandon avec le billet.

(5) Source : Alain Champion, archiviste municipal d'Alençon depuis 1964, auteur de nombreux ouvrages sur Alençon, dont un "Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon", éditions Cénomane. Son site se trouve au lien http://alencon-histoire.chez.tiscali.fr/

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