Souvenez vous,
c'est une sage femme, Marie Madeleine Rosalie GIETZLER qui a accouché
la mère (inconnue) de Charles Auguste et qui a donné
à l'enfant ses nom et prénoms. Elle et son métier
méritent donc que l'on s'y penche d'un peu plus près.
Marie Geitzler
Marie Geitzler est née à la
caserne d'Alençon le 28 mars 1800. Elle est la fille de Casimir
Geitzler, vétéran de la 240e compagnie de vétérans
et de Marie Lecomte. Reçue sage-femme à la faculté
de médecine de Paris le 27 octobre 1820, Marie Geitzler est
décédée à Alençon le 27 octobre
1857. (1)
Les Sages Femmes
La communauté
des sages-femmes est officiellement reconnue en 1660. Elle est rattachée
à la corporation des chirurgiens. En 1730, l'enseignement
du métier de sage-femme se structure et son programme est
résolument obstétrical et médical.
En 1806, les deux professions de médecin
et de chirurgien sont réunies en une seule ce qui provoque
une réorganisation du métier de sage-femme (que les
ex-médecins veulent s'approprier). Napoléon crée
alors la Chaire d'Obstétrique en 1806 dont le premier titulaire
sera le Docteur Baudelocque, qui aura la charge de former médecins
obstétriciens et sages-femmes. En 1807, la formation de sage-femme
passe de 6 mois à 1 an (2 ans en 1892).
Au début du XIXe siècle, la
distinction se marque entre les hommes - médecins obstétriciens
- et les femmes - sages-femmes. Les hommes s'approprient l'art de
l'accouchement " technique " (forceps, césarienne
)
et les sages-femmes ne conservent plus que l'art de l'accouchement
" naturel ". Certains disent que sans l'obstination et
la volonté de Baudelocque et de son successeur, le métier
de sage-femme n'existerait plus.
Les sages-femmes sont le plus souvent des
femmes célibataires ou des religieuses. Elles exercent au
domicile des futures mères, voire chez elles où elles
peuvent accueillir leurs patientes dans une "chambre d'accouchement".
L'hôpital est réservé aux filles-mères
et aux indigentes qui ne peuvent payer les services d'une sage-femme,
et faute d'asepsie la mortalité y est importante : 5% en
temps normal, et jusqu'à 20% en cas d'épidémie
de fièvre puerpérale, très fréquente.
(1) Source Alain Champion.
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