Georgette BRAMA, couturière de Mata Hari
 
Son histoire

 

Georgette Brama est la petite fille de Charles Auguste Brama Lien vers la page de Charles Auguste Brama. Elle est la soeur de ma grand mère paternelle.

 

Née en 1887, elle pert ses parents en moins de 4 mois alors qu'elle a 23 ans. Elle prend en charge ses trois autres soeurs, Marthe agée de 18 ans, Louise, 15 ans et Renée (ma grand mère), 8 ans. Leurs faibles ressources les forcent à déménager de Neuilly-sur-Seine où elle avaient passé leur enfance, à Bois-Colombes au 1, place de la Gare.

 


Georgette Brama,

Georgette (à droite) à coté de sa petite soeur Renée
Toutes les robes sont faites par Georgette, photos prises vers 1920. Collection personnelle.

 

Georgette était couturière. Elle a fini sa carrière " première couturière " chez Balenciaga à Paris.

 

Avant de travailler chez Balenciaga (1), elle travaillait pour des particuliers, costumiers et grands couturiers parisiens, comme Paquin ou Nina Ricci par exemple (2). Elle fut ainsi reçue plusieurs fois à Neuilly-sur-Seine (entre 1909 et 1913) chez une certaine Margaretha Geertruida Zelle, danseuse plus connue sous le nom de Mata Hari Lien vers la page de Mata Hari, pour laquelle elle a conçu des robes " que la morale aurait pu réprouver, mais qui lui allaient si bien ! ".

 


Mata Hari

La Couturière de Mata Hari

Mon père se souvient que Georgette parlait beaucoup de la Rue Royale quand elle racontait son passé de couturière. Il se trouve que Louise Emery, une marchande de robes, de manteaux et de fantaisies à Paris, tenait sa boutique au 13, rue Royale (aujourd'hui une boutique " Cristal Saint-Louis "). Il se souvient aussi avec certitude avoir vu une carte postale écrite de Mademoiselle Zelle à Georgette. Cette carte postale a malheureusement disparu.

 


La rue Royale vers 1900-1910, par Louis Marie de Schryver

 

On a retrouvé une lettre de Mata Hari adressée à Louise Emery et datée du 20 décembre 1909 (3):

 

 

Des séances d'essayage auraient aussi eu lieu à Bois-Colombes (donc après 1910), ma grand-mère, alors âgée d'une petite dizaine d'années, disait en effet se souvenir de Mata Hari comme d'une femme qui se promenait toute nue dans l'appartement.

 

Entre le domicile de la soeur de ma grand-mère (1, place de la Gare à Bois-Colombes) et l'hotel particulier "Villa Rémy" à Neuilly-sur-Seine, qu'habitait Mata-Hari entre 1909 et 1913, il n'y avait en effet que quelques kilomètres (5.5 km) (4).

 

Georgette a terminé sa vie presque aveugle, ce qui ne l'empêchait pas de continuer à coudre "de mémoire" sur sa Singer électrifiée et à enfiler le fil dans le chat des aiguilles sans hésitation.

 

(1) Notons que si Georgette a conçu des robes pour Mata Hari, ce n'étaient pas des modèles Balenciaga car cette maison de coutûre n'a été créée qu'en 1937, soit 20 ans après la mort de la danseuse.

(2) Jeanne Paquin fonda sa maison de Haute Coutûre en 1891, au 3 rue de la Paix à Paris. Malgré le râchat de la maison Worth, la maison Paquin ferma en 1956. Jeanne Paquin inventa les défilés de mode pour présenter ses collections.

Les autres coutûriers de l'époque étaient :

- Charles Frédéric Worth (1858-1954*, 7 rue de la Paix),
- Gustave Boberg (1858), Jacques Doucet (1871),
- les sœurs Callot (1898-1937),
- Jeanne Lanvin (depuis 1914),
- Paul Poiret (1903-1914 puis 1919-1929),
- Jean Patou (depuis 1912),
- Madeleine Vionnet (depuis 1912, maintenant au 21 place Vendôme),
- Coco Chanel (depuis 1912, 21 rue Cambon),
- Edouard Molyneux (1919-1950),
- Lucien Lelong (depuis 1919),
- Nina Ricci (depuis 1932),
- Germaine Barton Grès (1934),
- Elsa Schiaparelli (depuis 1935, 21 place Vendôme), et enfin
- Cristobald Balenciaga (1937-1968, avenue Georges V).

Après la seconde guerre mondiale, sont apparus :
- Jacques Fath (1937),
- Carmen Mallet Carven (1944),
- Pierre Balmain (1945),
- Christian Dior (1947),
- Ted Lapidus (1949),
- Louis Féraud (1950),
- Hubert de Givenchy (1952) et
- Pierre Cardin (1953).

(* Les dates indiquées sont les dates d'ouverture/fermeture des maisons de coutûre dans la ville de Paris).

(3) Vente aux enchères du 19/05/2000 - Paris, Etude Piasa, Lot n° 413, adjugé à 17 500 FRF

(4) Mata Hari avait emménagé en 1909 dans l'hôtel particulier " Villa Rémy " à Neuilly-sur-Seine au 11, rue Windsor, dans le quartier toujours chic de Saint-James. Elle la fréquenta jusqu'en 1913 pour la liquider en juillet 1914. Cette demeure, construite en 1860 existe toujours aujourd'hui, mais ses pièces ont été redistribuée sur 5 appartements.

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