Charles Auguste BRAMA
Conclusion

 

On ne peut malheureusement pas vraiment conclure sur l'origine de mon ancêtre.

 

Le scénario le plus vraisemblable est que les parents sont de parfaits inconnus et que la sage-femme a donné à l'enfant un nom sorti de son imaginaire. Ce scénario s'est trouvé largement conforté après la découverte de la naissance d'une Marie Rose BRAMA à Saint-Malo née elle aussi de parents inconnus le 27 avril 1833. L'enfant qui la précède sur le registre est aussi une enfant trouvée, nommée BARCA.

 

Une circulaire ministérielle de 1813 imposait aux officiers de l'état civil de ne pas donner systématiquement le même nom aux enfants trouvés, et de ne pas choisir de patronyme porté dans la région. Le registre de Saint-Malo montre les deux patronymes BARCA et BRAMA totalement inconnus dans cette région. Il est fort probable que les officiers d'état civil d'Alençon en 1824 et de Saint-Malo en 1833 utilisaient la même liste de "noms à donner aux enfants trouvés".

 

La légende prend quand même un sacré coup :

- l'enfant n'a pas été trouvé sur les marches d'une église puisqu'il est né au domicile de la sage-femme ;
- rien ne mentionne la présence de langes brodés ni d'argent ;
- il n'avait pas de grande éducation (il ne savait pas signer à son mariage) ;
- la maison de Saint-Samson venait de l'épouse de son fils ;
- il n'y a jamais eu de particule "de" à Brama.

 

 

Il faut malgré tout continuer les recherches à Alençon car il reste des pistes que je n'ai pas encore explorées :

a) Il arrive parfois que des parents assistent au baptême de l'enfant. Il faut alors rechercher l'acte de baptême. Parfois aussi, les parents se manifestent et finissent par reconnaître leur enfant 20, 30 ans plus tard. Il faudra alors chercher dans les actes de reconnaissance ;

b) Si l'un des parents était un migrant, un passeport intérieur était peut-être nécessaire pour entrer et sortir du canton et l'on pourrait ainsi trouver la trace d'un BRAMA (cf. archives départementales en Série M et communales en Série I) ;

c) Si le père était un soldat de Napoléon (polonais, ukrainien), une visite au Service Historique de l'Armée de Terre à Vincennes permettra peut-être d'en retrouver la trace. Alençon se trouvait être la base militaire du Premier Régiment de Chasseurs (1). Il faudrait aussi chercher dans la 240e compagnie de vétérans, puisque le père de la sage-femme Marie Geitzler en faisait partie ;

d) En regardant les patronymes donnés aux enfants abandonnés d'Alençon de cette période, on pourra aussi saisir la logique d'attribution des noms. Un enfant trouvé nommé BARCA serait la preuve du scénario le plus plausible de l'origine de Charles Auguste (cf. ci dessus) ;

e) La mère pourrait être la sage-femme elle-même. En effet, la déclaration 2 jours après la naissance de l'enfant semble un peu décalée. Il faudrait analyser de près les autres déclarations que cette sage-femme a faites à Alençon pour savoir comment elle travaillait.

f) L'Assistance Publique possède aussi des archives (et peut-être le " billet " ou la " remarque " s'il y en a eu) mais seul un généalogiste professionnel pourra y avoir accès. Malheureusement, renseignement pris auprès de l'Assistance Publique et de la DDASS, il n'y a pas d'archives pour cette époque à Alençon.

g) La foire de la Chandeleur attirait de nombreux marchands de toute la région et probablement de plus loin encore. Il est possible qu'un registre liste les noms de tous les exposants. Peut-être trouvera t'on un exposant anglais vendant des serrures inviolables … Vérifié par A. Champion en Nov 2003 : les registres ne commencent qu'en 1828, il est donc impossible de vérifier cette hypothèse...

 

(1) Ce régiment participe aux batailles de Valmy en 1792, de Fleurus en 1794, d'Austerlitz en 1805, de Wagram en 1809, etc., et en 1815, il couvre la retraite de Waterloo. Au XIXe siècle, il est fréquemment en Algérie et escorte Abd el-Kader qui se soumet en 1847.

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